Dans le monde de la boucherie, Jean-Jacques Pineau se distingue par son talent exceptionnel et son parcours remarquable en tant que personne dyslexique. Meilleur apprenti de France, Maître-boucher hors-pair et fondateur du Bœuf Tricolore, il nous montre que la dyslexie n’est en rien un obstacle à la réussite.

 

Un début semé d’obstacles

« J’étais nul à l’école. Je faisais de la dyslexie. J’étais le dernier de la classe. J’ai été orienté en classe CPPN (pré-professionnelle) puis à l’institut Serenne avec les enfants en difficulté. J’ai cru que j’étais débile, bon à rien. J’ai fait des bêtises, eu des problèmes avec la justice ».

Cet enfant du quartier orléanais de l’Argonne était connu pour être un véritable cancre. En échec scolaire complet, il s’était égaré sur le chemin de l’éducation nationale. Et pourtant, son institutrice de l’époque disait de lui que c’était un garçon débrouillard qui arrivait toujours à se sortir des impasses. Une force inerrante aux personnes dyslexiques ! Lire aussi

 

Un talent inné

Après un déménagement, son père remarque que la boucherie en dessous de chez eux recherche un apprenti. Jean-Jacques a 14 ans. Un peu par hasard, il se retrouve alors le couteau de boucher entre les dents. Lui qui s’imaginait plutôt une clé à molette à la main. A l’école de Marcel Bedu, son maître d’apprentissage, meilleur ouvrier de France, il découvre l’art d’être boucher. « Il a été comme un deuxième père. Il avait une main de fer et un cœur énorme. Il m’a appris la boucherie, mais aussi l’honnêteté, le courage, l’amour du travail bien fait. Il a fait mon éducation. J’ai décroché le titre de meilleur apprenti de France ! Une fierté incroyable pour ma mère ».

Puis, Jacky Chassier, un enseignant du CFA à Paris, lui enseigne la théorie et l’encourage à reprendre des études pour passer sa maîtrise de boucher. « J’ai réappris à lire et écrire. Je n’ai eu qu’un point, pour la présentation, en français, mais une très bonne note en mathématiques. Cela m’a fait prendre conscience que je n’étais pas si bête que ça. Cela m’a ouvert l’esprit ».

 

La revanche du cancre devenu patron !

JJ Pineau fonde en 2013 l’enseigne Le Bœuf tricolore, qui compte à ce jour une trentaine de boutiques partout en France. Son concept ? Proposer de la viande 100 % française à des prix ultra compétitifs. Fort de sa dyslexie, il développe des stratégies d’adaptation pour réussir dans son travail. « J’ai modifié le mode opératoire, en mécanisant certains gestes de coupe, d’épluchage. J’ai créé des préparations très rapides. Et j’ai rendu les espaces de travail moins pénibles, avec des rails, pour ne plus porter la viande. Là où il fallait trois bouchers, il n’en faut plus que deux. Je prends beaucoup de personnes en reconversion ».

Un Engagement envers l’Inclusion

En partageant son histoire, JJ Pineau s’engage à promouvoir l’inclusion des personnes dyslexiques. Il montre que la dyslexie peut être un atout et inspire d’autres à réaliser leurs rêves malgré les défis. Son ambition est d’ouvrir une école de formation et d’accompagner d’autres élèves en échec scolaire en les regardant différemment (comme lui a été regardé !). Lire aussi